Tendre succube
La plupart du temps
elle vit en dessous
A la surface
le visage de l'ange se paralyse
lui glace le sang
l'effort l'épuise
De quoi a t'elle faim ?
En survivance d'instants
en instance d'un divorce entre la vie de l'ombre
et la folie du nombre
des éblouis, stupéfiés
elle hésite …
Elle doit s'adapter
Le regard acéré, percer la chair
Au vol saisir l'instant
où la beauté ouvre une bréche
dans les yeux du passant égaré
Vampire aux aboies
se nourrir de la proie contaminée d'amour
éclabousser la grotte
et dormir
jusqu'au retour prochain
de l'enfer du jour
qui brûle, écorche, dénude les os
Elle caresse les restes du festin
s'ennivre des effluves
expire un opéra
une ode au désarroi
avant que la mémoire ne jette
aux oubliettes
ses amours qui se veulent éternels
privés de nourritures
gavés d'ordures
Ses flancs sont chauds
en dessous
Ils gardent la température
des entrailles de la terre
A ciel ouvert
ils se figent
la gènent aux entournures
l'obligent à la posture
aveugle
Dans l'obscur de la mine
ses seins tendus voient
sa vulve chante
l'oscène domine
Là au centre de son ventre
où se cache l'or
Beauté divine
L'amant l'innonde
Phallus tellurique
encense la crypte
Elle sortira demain
Lilith