the story

Le jour où je fus accusée d être une sorcière.


Jenny West, c’est une fille comme les autres : elle va au collège, elle a des frères et des sœurs et des peines de cœur. Parfois, elle en a marre de sa vie et d’autres fois, elle est tellement heureuse qu’elle en ferait pipi dans sa culotte !lol !

Jenny West, c’est moi et j’ai encore des trucs à vous raconter…

     Je vais vous dire franchement…moi la magie, les sorcières, les sortilèges, ce n’est pas vraiment mon truc ! Je trouve ca louche ! Enfin, je devrais plutôt parler au passé parce que depuis ce qu’il m’est arrivé récemment…

 

    Bon, je vous explique tout depuis le début : la sorcellerie a commencé à être top fashion, il y a quelque  temps au collège. Au début, c’était purement vestimentaire…En fait, y’avait une chanteuse, une jeune anglaise qui a fait un concert et ses chansons étaient toutes inspirés de la magie noire. Betty Crow, elle s’appelait. Ouais, mais depuis, on a plus entendu parler d’elle. What ever comme dirait mon oncle, pas mal de filles et de gars du collège sont tombés in love de cette fille. « Aucune personnalité, ces ados. », on croirait entendre ma mère, mais là du coup, c’est moi qui le pensais. Puisque Betty Crow s’habillait de rouge et de noir, tout le monde a commencé à faire comme elle. Le plus space dans l’histoire, c’est le maquillage : du fard à paupières vermillon ! Bon, comme je suis une fille curieuse de nature, j’ai demandé à Cynthia, l’une de mes meilleurs amies de me prêter le CD de Betty Crow et un soir, dans ma chambre, je l’ai écouté attentivement…

 

      Une chose importante que je dois vous dire : je ne suis pas le genre de fille qui est choquée facilement. Je veux dire, j’aime les films d’horreur, J’adore les bouquins de Stephen King et la vue du sang ne me fait pas tourner de l’œil. Même si je ne pense pas faire carrière dans la médecine légale ou dans les pompes funèbres, tout ce qui est macabre et un peu sombre m’a toujours fascinée. Mais pour moi, ca reste dans le domaine de la fiction. Alors quand j’ai écouté « Blood », au début j’ai trouvé ca plutôt sympa, mais au fur et à mesure, les paroles me sont apparues vraiment glauques. Par exemple’ cet extrait que j’ai traduit en français pour vous (Eh oui grâce à mon oncle Werther, je suis bilingue !)

 

    « Tout ce que tu veux, tu peux l’avoir

       Tu peux avoir tous les pouvoirs

       Il suffit de faire couler le sang

     Pour accéder au plus haut rang »

 

      Non, ce ne sont pas que des paroles de chansons ! Je ne suis pas d’accord ! Le message est clair non ?  Quand j’ai expliqué à Cynthia que ces chansons étaient dangereuses pour certaine personne trop influençable, elle a ri et m’a dit qu’il fallait que j’arrête de me prendre pour Mulder (vous savez l’agent de FBI des «  X-Filles » qui voit des complots et des aliens partout ?).Je ne suis pas parano et la suite des événements devrait le prouver !!

 

      Un matin en arrivant dans la salle dans la salle de cours, on a trouvé Mlle Martin, notre prof d’ SVT assise en train de pleurer. Le chien du proviseur, qui avait disparu depuis plusieurs jours, était étendu sur la table, éventré et les yeux arrachés. Plusieurs élèves qui détestaient Mlle Martin affichaient un petit sourire narquois. Inutile de vous dire qu’il y a eu une enquête policière qui n’a pas abouti.

Enfin surtout le plus terrible, c’est que Mlle Martin a eu un terrible accident quelques jours plus tard. Elle était en voiture et en voulant éviter de percuter un chien qui a surgi soudainement sur la route ; elle a foncé vers un camion. Le camion transportait des tringles à rideaux qui ont traversé le pare-brise et ont transpercé les yeux du prof.

 

      Pas un élève ne s’est rendu à son enterrement à part Cynthia et moi. Oui, je lui ai un peu forcé la main et je peux vous dire que, pendant toute la cérémonie, elle regardait à droite et à gauche comme si elle guettait quelque chose ou quelqu’un. Elle avait peur, ca c’était certain…

 

      Quelques semaines plus tard, un autre événement est venu perturber la vie au collège. Plusieurs étudiants sont allés à l’infirmerie parce qu’une marque rouge était apparue autour de leur nombril. Aucun docteur ne pouvait expliquer si cette marque était une maladie de peau ou un champignon ou un truc de se genre. Deux ou trois jours après, les élèves présentant ces étranges stigmates, ont ressenti d’effroyables douleurs au ventre et ont vomi du sang. La scène se déroulait à la cantine et j’ai cru qu’ils allaient mourir sous mes yeux. Une fois de plus, il y eu une enquête. Le service d’hygiène a conclu un problème du à la nourriture. Sauf qu’on a oublié le fait que tout le monde avait mangé la même chose et que certains n’avaient pas du tout été malades. Et surtout personne n’a fait ou n’a voulu faire le rapprochement avec les fameuses marques rouges. J’en ai discuté avec l’infirmière du collège qui était la mère d’une amie et qui m’a conseiller de me mêler de mes affaires. Elle aussi, elle semblait effrayée  par quelque chose. Pour finir, le cuisinier a été tenu pour responsable de l’intoxication et à été licencié.

 

      Pour moi, l’affaire était limpide comme l’eau d’une rivière par une douce journée de printemps (oui, je suis une grande poétesse, mdr) : certains élèves prenaient un peu trop au sérieux les paroles des chansons de Betty Crow. Les victimes de ces faits bien étranges étaient gênantes pour les coupables. D’abord Mlle Martin : elle avait mis en garde plusieurs élèves quant à leur agissements : «  je sais ce que vous faîtes et vous serez punis pour ca » et les avait menacé d’expulsions a plusieurs reprises. Quant à ceux qui avaient vomi leurs tripes, je n’ai pas trouvé tout de suite le lien, la plupart d’entre eux étaient ce que l’on appelle des élèves sans histoires. Pas d’ennemis, pas de problèmes majeurs avec leurs camarades, des filles comme vous et moi. En fait, il n’y avait pas de lien parce que ce n’était  pas eux qui étaient visés, mais M. Bartoli, le chef cuisinier. L’une des cuisinières m’a confié que, depuis quelques jours, son chef n’était pas dans son état normal et qu’il semblait avoir peur de quelque chose. Un jour, il avait surpris des élèves en train de fouiller dans la réserve et les avait prévenus qu’en cas de récidive, il se plaindrait auprès du proviseur. Depuis lors, il marmonnait sans cesse : « ils vont me faire la peau, j’en suis sûr, ils vont me faire la peau ! ». Quand j’ai demandé à la cuisinière si elle avait une petite idée sur l’identité des élèves en question, elle a baissé les yeux et a chuchoté : « J’ai ma purée qui attend sur le feu… »Alors je suis allée frapper à la porte de M. Bartoli, mais il n’y avait personne. Attirée pat le bruit, la gardienne est arrivée pour m’annoncer le décès de M. Bartoli

-    Une drôle d’histoire jeune fille…j’sais pas si je peux vous la raconter ! Enfin vous avez l’air d’être discrète. Figurez-vous que M. Bartoli est mort brûlé. Comme y’avait une sale odeur de cramé qui venait de son appartement, je suis allée voir et comme il ne répondait pas, je suis entrée, et oui, j’avais les clés parce que je lui faisais un peu de repassage. Le pauvre M. Bartoli était là, couché sur son divan avec la tête toute cramoisie !! Comme si on lui avait passé la tête dans le four ! Oui je vous jure ma petite demoiselle, son visage, c’était comme une grosse tache rouge !! Y’parait que c’est un suicide ! On voit des choses de nos jours, je vous jure !

Oui, bien sûr un suicide ! Le gars, il se met la tête dans le four bien chaud et il attend de cuire et puis après, il va tranquillement s’allonger sur son canapé !!!

 

       Je ne croyais pas au surnaturel et au pouvoir de la magie, mais là quand même, il y avait des choses que je n’arrivais pas à m’expliquer. Dans cette histoire, je ne pouvais plus croire au hasard. Mlle Martin découvre un chien mort sur sa table et c’est un chien qui est la cause de son accident, des élèves ont des marques rouges sur le ventre et ils sont victimes de maux d’estomac et surtout la marque rouge revient sur le visage du cuisinier. Comme si tous ces signes étaient des avertissements ou la signature d’un sortilège… Qu’est-ce que cela voulait dire ? Y’avait-il des élèves qui pratiquaient la magie noire ? Et leurs pratiques occultes fonctionnaient-elles vraiment ? Et Betty Crow dans tout ca ? Ses paroles cachaient-elles des incantations secrètes ? Toute cette affaire me dépassait ! Que peut-on faire contre ces horreurs quand on a 14 ans ? Heu… en fait pas grand-chose, mais ce n’était pas une raison pour rester les bras croisés.

Je n’étais pas la seule à avoir compris que de jeunes sorciers sévissaient dans notre quartier. Certains élèves s’étaient, en effet, regroupés et avaient formé une sorte d’association anti-sorcellerie. Ils clamaient que quand ils auraient retrouvé « ces apôtres du diable » pour employer leurs termes, ils les châtieraient. Je n’aimais pas ce genre de méthode brutale et j’imaginais bien leur châtiment : le bûcher ! Je suis persuadée qu’on ne guérit pas le mal par le mal !

Et puis j’ai découvert un petit article dans le journal local. Le papier  racontait qu’un certains Jeremy avait hérité de son père, une somme très importante. La mère de l’adolescent les avait abandonnés trois ans auparavant et l’argent allait être bloqué sur un compte jusqu’à la majorité de Jeremy. L’homme avait apparemment gagné à la loterie, il y a un mois. Il s’appelait Pierrot Barroly…

Vous voyez, au fond celles et ceux qui s’adonnent à la magie noire le font souvent, soit pour des questions de pouvoir, soit parce qu’ils veulent encore plus d’argent. Pour l’occasion, je ma suis plongée  dans pas mal de bouquins traitant des pratiques occultes. Et j’ai retenu une petite phrase : « Le sang des victimes revient tout le temps hanter les coupables, comme une tache indélébile au sens propre comme au sens figuré ».

Jeremy Barroly faisait surement  partie de ceux qui avaient recours aux forces du mal et j’avais bien l’intention de mettre un terme à ses agissements et à ceux de ses camarades. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévus. Je marchais tranquillement vers chez moi quand je  me suis retrouvée dans un hangar désaffecté. Entre ces deux moments, c’est le trou noir total. En faite, j’avais été enlevée. Quand je me suis réveillée,  j’étais ligotée à un poteau et des personnes vêtues de toges blanches et de cagoules se tenaient autour de moi. L’une d’elles portant des gants a hurlé :

-    Tu vas brûler sorcière !!

-    Qu’est-ce que vous racontez ? Vous vous trompez !!

-     Nous avons retrouvé chez toi la poudre de la mort !

-     Celle qui a empoisonné mos camarades ! a vociféré une autre voix !

-     Ecoutez, je sais très bien ce qui se passe ! Et comme vous, je sais qu’il y a des élèves qui pratiquent la magie noire ! Ce sont eux les responsables de la mort de Mlle Martin et de…

-     Ne l’écoutez pas ! Les suppôts de Satan mentent comme leur maître ! Ne perdons pas de temps ! Brûlons-la ! a ordonné la première voix.

Vous l’avez compris, il s’agissait des membres de l’association anti-sorcellerie et ils étaient persuadés que j’étais une sorcière de magie noire.

-    On vous manipule ! Quelqu’un a caché cette poudre chez moi, je vous le jure !

-     Silence créature de l’enfer !

Trois d’entre eux ont aspergé d’essence des bûches disposés tout autour de moi.

-    Si vous avez un peu de courage, montrez moi vos visages bande de lâches !

-    Pour que tu nous jettes un sort ? Hors de question ! a rétorqué la voix appartenant certainement au chef.

-     Nous ne sommes pas comme elle. Nous faisons partie du Bien et devons respecter sa dernière volonté a ajouté une voix qui venait d’une fille.

J’avais marqué un point. Ils ont retiré leurs cagoules. Et j’ai reconnu l’un d’entre eux !

-    Jeremy Barolly ! C’est donc toi ! Ecoutez-moi bien tous, c’est lui le mage noir !!

-    Pauvre fille, la peur te fait dire n’importe quoi…

J’avais remarqué  que Jeremy était le seul à porté des gants et je me suis rappelé la petite phrase du livre :

« Le sang des victimes revient tout le temps hanter les coupables, comme une tache indélébile au sens propre comme au sens figuré ».

-    Faites lui retiré ses gants et vous verrez bien que j’ai raison ! Il porte la marque du Diable sur ses mains, la marque de son méfait. Dis-je en désignant Jeremy de mes yeux.

-     Allumez le bûcher ! Cria t-il pour couper court.

C’est alors que deux garçons méfiants se sont emparés de lui pour lui ôter ses gants.

-    Elle avait raison ! Regardez, c’est lui le démon ! C’est lui qui doit brûler !

-     Non ! Ne faites pas ca, je vous en conjure ! Le Mal par le Mal c’est indigne de vous !

 

        Je vous dis pas comment j’ai galéré pour les convaincre, mais finalement j’y suis parvenue. ON a appelé la police qui a arrêté Jeremy. Il a été accusé du meurtre de son père. On n’a jamais pu prouver sa responsabilité de l’accident de Mlle Martin et de l’empoisonnement des étudiants. Si les autorités ont constaté, qu’en effet, certains élèves étaient impliqués dans « des pratiques occultes dangereuses », elles se  sont refusé à établir tout rapport entre ces pratiques et les différents crimes. La vie au collège a repris son cours normal et j’ai appris récemment que le corps de Betty Crow avait été découvert au fond de la Tamise. J’ai fait promettre aux filles et aux garçons de l’association anti-sorcellerie de mettre un terme a leurs activités.

 

      Quant à moi, voyez-vous, j’ai dévoré un autre livre traitant de la magie. Un ouvrage qui regorge de sortilèges et d’incantations. En fait, je crois que ca pourrait m’être gravement utile. Quoi ? Est-ce que je suis en train de devenir une sorcière ? Moins vous en serrez sur moi, mieux sa vaudra pour vous ! Ok ?

                

                Fin.

 

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